Un trou dans le temps est la suite d’un premier roman, La main sur les yeux. À l’écriture du premier, je ne savais pas encore qu’il y aurait une suite. J’ignorais même s’il serait publié. Écrire est donc bien souvent un acte de foi. Est-ce que cette histoire et ce monde que nous inventons, ces personnages que nous créons vivront au-delà du manuscrit que nous rédigeons ? Terminer un roman représente une forme de deuil. Pour un auteur, c’est sortir de sa fiction, de ce monde parallèle créé de toutes pièces. C’est mettre un terme à une histoire qui, pendant des mois, nous a habités. C’est quitter des personnages qui étaient devenus réels, animés, aimés… Alors, écrire la suite de cette histoire m’a offert la possibilité de leur donner vie une seconde fois. Ça m’a également permis de les rendre meilleurs et assumés. La fiction et la création qui animent un auteur lui apportent cet immense privilège. Privilège que la vie, la vraie, ne génère pas toujours.